C’est l’histoire de tout un pays que raconte Nouri Bouzid au travers du destin de deux jeunes filles, Zaineb et Aïcha, symboles de la Révolution et de l’avenir de la Tunisie.
Toutes deux se battent pour leur indépendance, pour gagner leur liberté.Toutes deux luttent contre les carcans religieux et culturels établis par une société archaïque. Une société qui, alors que le pays est en émoi, hésite encore entre modernité et traditionalisme.
Zaineb et Aïcha se battent pour se reconstruire, et ce en dépit des pressions sociales et masculines auxquelles elles doivent chaque jour faire face.
Les Alizés – 214 avenue Franklin Roosevelt – Bron
le mardi 1er Octobre à 20h
La projection sera suivie d’un débat animé par le Maghreb des films en Rhône-Alpes.
« Millefeuille » encore et toujours. Formidable ! L’ayant vu, en avant-première, lors de la venue de Nouri Bouzid à Lyon dans le cadre du Festival Cinémas du Sud, le 5 mai 2013, je continue de penser qu’il s’agit là d’un film important décrivant, avec force intelligence, la complexité de la situation tunisienne. Mais, ne le confinons, surtout pas, au seul environnement tunisien. Ici, comme en d’autres pays, des dictatures sont tombées, mais, le chemin sera long et étroit avant qu’une révolution s’accomplisse. Et d’abord, celle que chaque homme, chaque femme doit réaliser personnellement. Afin de devenir autre, c’est-à-dire meilleur. Insân el-Kamil comme l’on dit en Islam. Un homme nouveau doit surgir. Et sur cette voie escarpée et rugueuse, où préjugés et mentalités rétrogrades font de la résistance, la finalité est enthousiasmante. Hommes et femmes réconciliés, amis, complices, seront encore plus forts pour bâtir un horizon d’amour et de fraternité. Tous sont concernés, croyants ou non croyants, croyantes ou non croyantes. Si Nouri est incontestablement dressé contre le fanatisme et l’obscurantisme, il ne dit pas que la croyance en Dieu en soit la source réelle. Puisqu’il dit, subtilement, à travers les portraits attachants d’Aicha et de Zainab, qu’être musulmane ne s’oppose nullement au combat pour l’émancipation, le respect et la liberté essentielle des femmes. Un film ouvert, point sectaire, d’une louable générosité et qu’il faut soutenir.