13 décembre 2012 : Ciné-club Enjeux sur Image, projection de « Entre chien et loup »

La projection aura lieu au cinéma Opéra, 6 Rue Joseph Serlin, Lyon 1er  et sera suivie d’un débat animé par Philippe Roger (Enseignant en cinéma à Lyon 2, auteur de nombreux ouvrages sur le cinéma).

Entre chien et loup

Entre chien et loup

                                                  Réalisé par Jeon Soo-il

Avec Kil-Kang Ahn, Kum Sun-jai, Kim Du-yong

Corée du sud, 2006, 1h50

Synopsis : Kim, cinéaste, reçoit soudain un coup de téléphone de son cousin Il-kyu, dont les parents avaient été séparés durant la guerre de Corée. Ces derniers ont l’intention de se retrouver en Chine et Il-kyu veut que Kim accompagne sa mère. Alors qu’il se dirige vers son village natal, Kim remarque une jeune femme qui l’attire. Il la rencontre à nouveau par hasard dans un hôtel et la suit dans les montages … chienloup1

Crépuscule

Le « temps entre chien et loup » auquel fait référence le titre du film correspond à la période de la fin de l’après-midi, peu avant que la nuit tombe, quand le contour de l’horizon devient de moins en moins perceptible.

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En quête de ses racines

Jeon Soo-il a réalisé Entre chien et loup dans deux régions sud-coréennes : la province de Kangwoo et sa ville natale, au nord-ouest du pays : « J’étais à l’époque dans la quête de mes racines, ma maison d’enfance et d’autres lieux voués à la disparition. »

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Auto-financement

En tant que cinéaste  indépendant, Jeon Soo-il a toujours co-financé ses films – les deux premiers étant entièrement financés par des prêts bancaires (« C’est dire que mes dettes se sont accrues ! », confesse-t-il). Ses films, y compris Entre chien et loup, ont été tournés pendant les vacances scolaires (le réalisateur est aussi professeur de cinéma à l’université). Malgré la bonne réception critique de ses œuvres, il confesse que le financement de chaque production est toujours un problème, car ses films sont considérés par le gouvernement coréen comme « voués à ne pas satisfaire le marché du cinéma. »

Un sens du déplacement

Le cinéaste justifie sa passion pour la mise en scène par son histoire personnelle et ses voyages. Son père, né en Corée du Nord, est parti vivre en Corée du Sud, sans jamais pouvoir revenir dans son pays natal, malgré de longs efforts. Jeon Soo-il a lui-même habité le nord-ouest de la Corée, puis Séoul, la France et la Corée du Sud : « C’est en me déplaçant que je me suis construit« , explique-il.

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La construction des personnages

Pendant l’écriture du scénario, Jeon Soo-il a développé chaque personnage avec une grande richesse de détails, pour ensuite abandonner ses notes puis retravailler sur le tournage l’essence des protagonistes, en prenant en compte l’interaction des acteurs avec l’espace et leurs suggestions

« En ce qui concerne le comportement de mes personnages, je ne cherche jamais à donner d’explications ou de justifications à une action. Ce qui compte pour moi, c’est la ligne profonde du personnage, son essence même. Expliquer tout ce qui se passe nuit à la force du film. Dans mon travail préparatoire, j’écris beaucoup de détails sur le personnage. Mais au tournage tout cela est élagué afin que le film se concentre sur le chemin de soi-même emprunté par le personnage, sur sa trajectoire (réelle ou morale) .. Je tiens à observer les personnages dans leur espace, je prends le temps de les filmer et utilise peu de gros plans. Il me paraît important de les capter dans leur monde. Je structure mes films comme dans un roadmovie.

Le personnage est amené à se déplacer tout le temps dans la nature. C’est une manière de structurer temps et espace, dedans et dehors, univers intime et monde extérieur. » Jeon Soo-il

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Entre chien et loup et la presse

« Si le récit est hanté d’un spleen inexorable, et peu à peu bouleversant, la mise en scène est, elle, habité de la joie secrète de faire du cinéma – à laquelle répond la joie d’en être le spectateur. » (Jean-Michel Frodon, Cahiers du cinéma)

« [Entre chien et loup] baigne et nous baigne dans un état de flottement. (…) Dans cette histoire, quelque part entre chien et loup, s’immisce l’étrange poésie de Jeon Soo-il.  » (Adrien Gombeaud pour Positif)

« Le film prend dès les premières minutes une dimension autobiographique et donne un aperçu des questions qui travaillent la Corée aujourd’hui, une Corée divisée en quête d’identité. » (Charlotte Servel, Critikat.com)


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